it's beginning to look a lot like christmas (key)

Doucement, tout doucement, j'avançais sur la rue glacée. Elle était si belle pour Noël, Bridgeport. Elle avait même revêtit des habits blancs. Et pourtant, je me sentais incroyablement seule à l'approche des fêtes de fin d'année. Ma mère n'était pas une option et mon père, que diable pouvais-je dire de mon géniteur si ce n'était qu'il n'était qu'à moitié inconnu? J'arrêtais d'avancer et j'envoyais un texto à Key lui demandant de me rejoindre parmi les kiosques d'artisans. Il saurait comment me remonter le moral, il le savait toujours sans même savoir que j'en avais besoin. Cet homme était un charme et pourtant, j'en attendais un autre en espérant pouvoir conserver notre amitié. Elle m'était si précieuse, encore plus. Je ne tolérerais pas de le perdre et surtout pas de le perdre au profit d'un amour peut-être un peu trop maladroit. Je m'arrêtais vers un café extérieur avec l'intention de me prendre un chocolat chaud. La caféine est mauvaise conseillère en cas de stress et d'anxiété, surtout de l'anxiété festive. " Un chocolat chaud, s'il-vous-plaît. " demandais-je à la barista qui avait un énorme sourire. Tout semblait si bien aller pour elle!

Il arriverait bientôt. Voilà qui me réjouissait. J’échappais un sourire un peu niais et j’entendais le chiffre s’additionner au mien. Je me retournais et je lui souriais vivement alors qu’il m’embrassait la joue avec douceur. « Hey! » lui dis-je franchement heureuse de le retrouver. Puis, la tristesse se retrouvait de plus belle dans mes yeux. D’ailleurs, mon meilleur ami me disait qu’il casserait des figures et je pouffais de rire. « Personne, t’en fais pas. » le rassurais-je doucement. Je me collais rapidement sur lui et j’appuyais ma tête contre son épaule en soupirant doucement.

Le blond poursuivait en me disant qu’il s’ennuyait à la coloc et j’esquissais un petit sourire. « T’as pas vu MJ aujourd’hui, d’ailleurs? » que je lui demande en fronçant les sourcils. Ça avait du bien de vivre avec son meilleur ami et sa meilleure amie. « J’crois qu’avec les fêtes, y’en a quelques uns en déplacement. » Ce qui signifiait qu’on aurait la maison pour nous toute seule et j’esquissais un petit sourire à cette pensée de l’avoir pour moi toute seule. « Tu sais ce qui me rend heureuse? C’est de t’avoir près de moi... Et de savoir que cette année encore, on fêtera Noël tous les deux. »

Il aurait été capable de casser mille et un visages pour mes beaux yeux. C’était sans doute pourquoi je me retenais de lui donner des noms. Et pourtant celui de ma mère serait infiniment mérité. L’homme me confessait que ma meilleure amie était sortie plus tôt ce matin. Il n’avait pas fait ses emplettes de Noël. « Et mon cadeau à moi? » Que j’fais mine de m’offusquer avec un fin sourire en coin. « T’es pas paresseux, t’as juste... eu d’autres priorités! » suggérais-je donc simplement. C’était tout moi de voir le plus positif des gens. Un homme occupé, Key.

Je l’écoutais alors me raconter que nous allions avoir une fête d’enfer et je riais doucement. J’étais plutôt discrète et plutôt calme de nature, je ne nous voyais pas sortir dans les boîtes, quoi que je l’aurais suivi jusqu’à l’autre bout du monde. « Pourquoi pas pour le repas... Tes talents, on verra? » Je déviais toujours la question habilement. Peut-être parce qu’il avait plus d’expériences et de talents que moi. Peut-être parce que je ne voulais pas ruiner notre amitié. Peut-être un peu de tout ça, également. Les chocolats chauds étaient prêts et j’attrapais le mien vivement pour le goûter. « Le jour où je vais accepter tes avances, tu vas amèrement le regretter! » Me moquais-je avec un rire faussement machiavélique.

« Un cadeau spécialement pour moi? » Voilà qu’il m’intriguait de plus belle. « Dis m’en pluuuus! » Le suppliais-je avec des yeux de petit chien. Il ne m’en fallait pas plus pour être curieuse! De mon côté, tout était réglé depuis quelques temps déjà. On remerciait le boulot pour les cadeaux un peu excentrique, la possibilité de les faire et surtout, de les rendre inoubliables. J’esquissais un petit sourire à la barista alors qu’on s’éloignait lentement. Je portais mon gobelet à mes lèvres pour goûter au liquide sucré une fois de plus. L’homme me questionnait à savoir pourquoi il regretterait. Je bafouillais quelques mots et je rougissais. « Je n’ai rien d’exceptionnel, tu le sais. » lui dis-je. C’était vrai, j’étais bien banale comme personne, encore plus comme fille. « C’est gentil, mais je n’ai pas besoin de passer entre tes draps. » Lui dis-je avec un sourire un peu coquin. Peut-être que ce sourire en laissait dire plus long que ce que je supposais. Son clin d’œil en disait long et je baissais le regard en rougissant. « Tu veux qu’on fasse le tour des kiosques? » lui demandais-je en fuyant son regard, toujours un peu timide.

En voyant son sourire, je devinais que c’était une attrape-nigaud et j’étais tombée pile dedans! Je me maudissais intérieurement. « Un seul indice? Utile? » Demandais-je alors, plus intriguée. Il aurait pu m’offrir une bouteille d’eau que j’aurais été suffisamment heureuse! L’homme poursuivait en me disant qu’il était offusqué par la basse estime que j’avais de lui et une fois de plus, je tombais lamentablement dans le panneau : « Noooon! Ce n’est pas ça, c’est juste que... » Je le voyais reprendre son sourire et je le tappais gentiment pour rire. « Tu veux bien cesser de te moquer de moi?! » En effet, je devenais plus insécure lors de ces moments.

L’homme me flattait très clairement et je rougissais davantage. Une pivoine et moi avions certainement la même couleur! « Quoi?! » dis-je en le regardant. « Les confidences sur l’oreiller, tu déconnes là? » Jamais il ne m’avait caché sa bisexualité... Par contre, il m’avait bien caché que mes amants devenaient les siens. « On devrait sérieusement instaurer une règle dans la coloc’, comme quoi il est interdit de coucher avec celui ou celle qui a été ramené par un coloc! » m’indignais-je en mettant ma main sur mon visage.

Si moche que ça?! Non, mais il plaisantait là? « Non, c’est pas une question d’être moche, au contraire. Tu le sais bien! Mais c’est plutôt que ce serait étrange, toi et moi... » Lui dis-je alors que les images traversaient mes pensées. Ce n’était pas si étrange, j’avais même quelques frissons. « On se connaît depuis toujours. » dis-je alors en haussant les épaules. Il était comme mon frère et c’était mal l’inceste, voilà. Avec des pensées plus chastes, nous reprenions le trajet. « Tu vas offrir des trucs à tout le monde cette année? » Que je lui demande. « Et la traditionnelle messe, tu iras? » que j’demande de plus belle. Peut-être que moi-même je prendrais un vol de dernière minute afin d’éviter tout le drama qu’implique Noël.

Il se moquait toujours de moi à sa façon... Il cesserait pour aujourd’hui? Je n’en croyais pas une miette et pourtant! « Maiiiis, je ne me moque pas de toi! » suppliais-je doucement. Mon meilleur ami poursuivait les confessions qu’il extorquait. J’entrouvrais la bouche de surprise. « Maiiiiiis... Quoi!? C’est sans aucun sens tout ça. » M’exclamais-je alors vivement et la fin de sa phrase m’arrachait une pointe de curiosité. « Dis-moi donc, ce qu’ils ont dit sur moi, Key. » Je le regardais. « Et me force pas à utiliser de mes charmes. » Lui dis-je en ajoutant un clin d’œil. La curiosité d’une insécure jeune femme pouvait mener à bien des fins!

Les mots employés faisaient mal. Et pourtant, je les laissais me blesser également. Je l’observais me raconter sa situation financière et je souriais. « Ohhh, mais c’est vraiment bien! Il faudrait qu’il y ait des conventions tous les mois... Je te trouverai des sièges en classe affaire avec ta propre hôtesse de l’air. » Lui dis-je avec un clin d’œil. Pas moi forcément, mais s’il avait envie de s’envoyer en l’air avec quelqu’un, dans tous les sens du terme, il aurait bien pu en profiter avec certaines collègues. « Ouais, je sais pour la religion et toi... mais j’me demandais si je restais sur terre ou si je prévoyais un voyage pour Noël. » Ou un voyage vers des destinations exotiques pour nous deux aurais-je pu ajouter. S’envoyer en l’air dans les airs, puis sur une plage avec cet homme... Et tomber amoureuse une énième fois. Voilà qui me plaisait bien. « Tu vas voir tes parents, cette année? » demandais-je.

Je roulais les yeux vers le ciel alors qu’il me disait que ça pourrait l’intéresser. Il poursuivait en me disant que j’étais fabuleuse avec les courbes au bon endroit. « Un couple parfait? » Répétais-je en m’étouffant presque avec ma gorgée de chocolat chaud. Quelqu’un avait réellement dit ça? L’homme poursuivait en me disant qu’il l’avait mis dehors le cul tout nu et j’avais pouffé de rire. « Bien fait pour lui! » dis-je en lui tendant ma main pour un high five.

Je le regardais avec un petit sourire m’expliquer le comment il devrait se débrouiller. « Pourquoi pas?! Mais c’est certain qu’il y en a des tonnes partout à travers le globe! » Clairement j’étais plus motivée que lui. À mon questionnement, il se fâchait un peu et je rougissais en baissant la tête. « Mais tu sais que je crois aux miracles de Noël... » Dis-je d’une toute petite voix. Puis, à ses mots, il me disait que j’étais sa seule famille. Touchée, j’attrapais sa main et je lui faisais un sourire. « Je resterai avec toi, alors. Enfin, si tu as envie que je reste. » Ma main était toujours dans la sienne et je la caressais tendrement. Il n’avait qu’à me le dire qu’il voulait que je reste. Mes yeux étaient plongés dans les siens lorsque quelqu’un me bousculait et que je réduisais toute distance entre nous. Mes yeux restaient plongés dans les siens, je me mordillais la lèvre. Un frisson secouait mon être entier.

Un couple parfait. Ces mots résonnaient encore dans ma tête et je frissonnais. L’homme poursuivait en m’expliquant toute la suite et je le regardais d’un air maladroit. Je passais ma mère dans mes cheveux maladroitement et je replaçais une mèche derrière mes oreilles. « T’as pas tord... Et oui, définitivement, tu devrais en transporter. » Lui dis-je en hochant la tête positivement. Je pourrais bien me débrouiller pour lui faire plaisir tôt ou tard. Peut-être même en voiture. Après tout, New York n’était pas bien loin. « Et un road trip? » suggérais-je en le regardant avec attention.

Je pouffais de rire en l’entendant parler d’un cataclysme imminent. C’était complètement absurde, même ridicule. Il me disait qu’il voulait bien que je reste avec lui. Je hochais la tête positivement avec un petit sourire. « T’en fais pas, c’est juste que j’avais pas envie d’être seule pour Noël... » Et je remettais ma capacité en doute. « Je crois aussi que MJ célébrera avec nous, si ma mémoire m’est fidèle. » Réfléchissais-je à voix haute. « Sinon, t’as envie qu’on écoute un film ce soir? » Proposition officielle, il serait obligé de regarder des films de Noël avec moi. J’étais néanmoins bien partante pour lui faire un chocolat chaud.